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A la rencontre de mes ancêtres
27 décembre 2015

TARTAR Mathieu, Clocheman

En cherchant les traces de TARTAR Mathieu, j'ai découvert qu'il était "clocheman". Je ne sais pas pourquoi mais tout de suite j'ai voulu en savoir plus.

Ma première idée était que cela signifait sonneur de cloches , ce qui s'est avéré vrai. Mais pourquoi emprunter à la langue anglaise (-man) ? Est-ce liée à la région proche des côtes anglaises ?

Mathieu est indiqué comme clocheman, pour la première fois, lors de son second mariage, le 6 Août 1754 à Eperlecques ( Pas-de-Calais). D'ailleurs ses témoins de mariage sont le vicaire SOUDAN Jean François et le clerc LE BORGNE Cornil François. Le prêtre, Jean François BARLET, indique être un prêtre bachelier en théologie de la sacré faculté de Paris.

Pour moi, cela semblerait signifier que mon ancêtre était attaché à son église et à ses religieux, qui lui le rendaient bien.

Quand TARTAR Mathieu est-il devenu clocheman ?

Lors de son premier mariage, le 9 Juin 1728 à Eperlecques, on ne parle pas de sa profession. Pour les baptèmes de ses premiers enfants non plus. Toutefois, lors du baptème de son 6ème enfant, le 9 Novembre 1742 à Eperlecques, il est précisé que Mathieu est manouvrier. Cette profession est confirmée lors du baptème de son deuxième enfant avec son seconde épouse le 18 décembre 1755 à Eperlecques. Il est aussi répertorié comme ménager lors du baptème de son dernier enfant le 6 avril 1760 à Eperlecques.

Cela signifierait-il qu'il n'a été clocheman que pour une période aux alentours de son remariage ?

De ma première idée, je pensais plutôt qu'il s'agissait d'une activité secondaire. Et que sa profession principale était ménager.

Mais en écrivant cet article, je me suis ravisée sur cette première idée. A l'époque, les cloches sonnaient plusieurs fois par jour. En effet les sonneries remplissaient plusieurs fonctions :  d' alerte, d'information, d'appels civils ou religieux , etc. Entendre sonner les cloches faisait partie du paysage sonore quotidien. A moins d'habiter et excercer à côté de l'église, cela devait être contraignant. Il avait donc pu  être clocheman uniquement à l'occasion d'une absence d'employeur ( il relevait de la classe des domestiques, en tant que ménager/manouvrier).

D'ailleurs dans son acte de décés, il est , à nouveau, indiqué comme clocheman, le 9 janvier 1781 à Eperlecques. Il est alors agé de 84 ans. J'ose espérer qu'à cet âge il ne travaillait plus et était entretenu par sa famille.

De ce raisonnement, une autre question m'est venue : était-ce une activité bénévole ?

J'ai donc fait des recherches pour savoir  ce qu'était un clocheman au XVIIIème siècle.

Dans "Les mémoires de la société d'émulation de Cambrai" (source Gallica) il est indiqué que les vallets d'église étaient appelés des "chocheman" . Dans le "Dictionnaire universel français et latin" (source Gallica), on nous apprend que clocheman est un vieux mot désignant le mouton qui conduit le troupeau par le son d'une cloche pendue à son cou. Et que ce mot provient de 2 mots associés  : cloche et man ( = homme).

On devine aisément l'image avec le mouton conduisant le troupeau, le sonneur de cloches appelant les fidèles ( le troupeau) près de son dieu ( le berger) ou sur le bon chemin ( rappeler l'heure des prières).

Quand au bénévolat, je n'ai pas encore trouvé de réponse tranchée à ce jour...

Mathieu TARTAR a donc été clocheman à l'Eglise d'Eperlecques, au moins à différentes époques de sa vie, au mieux peut-être tout au long de celle-ci. On lui avait confié une mission importante qu'il remplissait à la perfection, semble t-il, puisqu'à 84 ans on ne lui avait pas trouvé de remplacant.

 

 

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Commentaires
A
Bonjour. A l'occasion de la lecture de cet article très intéressant, je me posais alors la question : est-ce que la région était française ou anglaise en 1754 ? Amicalement. Annie
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